mercredi 20 mai 2020

De la dictature à la démocratie, le peuple haïtien s'engouffre encore dans la misère

Après 29 ans de dictature instaurée par les Duvalier de 1957 à 1986, les antagonistes de l'ancien régime se sont résolus à instaurer la démocratie en la << nouvelle >> Haïti. Ce mode de gouvernement, dit-on, donne le pouvoir au peuple, et dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques par le moyen du vote. Et bifurquer vers cette voie naissante aurait dû permettre à un vent nouveau de pourtant souffler : l'espérance du développement et d'une vie meilleure. Cependant une fois ce nouveau système instauré, on se demande donc si les combattants de l'ancien régime avait eu la clairvoyance d'entrevoir qu'il était contrevenant d'instituer un tel système sans base. À l'heure du Covid-19, dans notre cher vieux pays, la démocratie reflète la face dissimulée de l'anarchie ou plutôt l'oligarchie mais déguisée, la déliquescence des institutions publiques en relatent la quintessence, l'instrumentalisation de la justice, de la police et d'une certaine presse.

Les insécurités sociale, économique et politique battent leur plein : des enlèvements, des mouvements de protestation (peyi lock ) contre le chômage pérenne, la famine et autres. Dès lors un sentiment de peur et d'anxiété s'installe et affecte toutes les couches de la population haïtienne. À en ajouter à la pandémie qui oblige le confinement, cette situation devient donc un véritable obstacle à une vie régulière sur la scène politique, par extension nationale.

Notre sécurité est censée garantir par les forces légales étant chargées de faire régner la paix et une meilleure ambiance à une vie plus calme face aux bandits et contre les différents actes criminels, néanmoins les policiers (fantom 509 ) sont contraints à même manifester leurs mécontentements par des manifestations tonitruentes et violentes, ces temps-ci. Ils réclament une attention beaucoup plus considérable du côté du gouvernement à leur  égard.

Au-delà de la peur de mourir du coronavirus, celle de mourir de faim sévit contre les âmes haïtiennes. Cependant Haïti a consciencieusement fait le choix d’importer massivement des denrées au lieu de renforcer sa production locale. En pleine pandémie de Covid-19, la paysannerie est aujourd’hui dans l’impossibilité de constituer des stocks pour nourrir la population. Le taux d'inflation est de 20%, sans oublier la dépréciation de la Gourde face au dollar américain.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a pour sa part annoncé, le 18 avril dernier, le versement d'une aide d'urgence de 111,6 millions de dollars en faveur de Haïti pour lutter contre la pandémie. Le soutien financier du FMI fournit des ressources aux autorités pour les dépenses essentielles de santé et le soutien des revenus pour atténuer l'impact du Covid-19 sur la population. Cependant la masse crouille encore dans la misère et sont les plus exposés face à la pandémie Covid-19.

Autant que le nombre de cas positifs à la pandémie et au décès augmentent, il se révèle beaucoup plus difficile aux habitants de rester confinés car la grande majorité dépend quotidiennement de l'économie informelle pour survivre et que les gestes barrières sont difficiles à faire appliquer dans les parties les plus démunies de l'île.

La dictature, la démocratie, l'oligocratie déguisée à dire vrai, ces modes de gouvernance ont beau été instaurer dans d'autres pays et ont su faire leur chemin sur la voie du développement, et une vie plus ou moins meilleure pour la population s'en est relevée. En Haïti ce n'est pas ce qui nous manque, changer et rechanger de mode de gouvernement aboutira à la même misère, à l'anarchie, à un peuple sans défense, sans espoir du lendemain d'une vie meilleure. L'incompétence de nos autorités qui se contentent de s'enrichir, de faire fortune au pouvoir. Ils jouissent du privilège de se préparer un avenir avec leurs familles après leurs règnes. Ils propulsent la corruption, la médiocrité et l'incompétence régalienne. Rien de nouveau sous le soleil haïtien, que des gens incompétents qui tiennent les rênes du pouvoir et qui traînent le peuple à la dérive.

Auteur : Xaviera Raphaëlla Elie

1 commentaire:

  1. Vous dîtes vrai madame l'auteure. Rien de nouveau sous le soleil haïtien. Dictature ou démocratie, ce n'est pas de nouvelle forme de gouvernement qui manque à notre société. Ce que nous manquons c'est des hommes loyaux au pouvoir. Le pouvoir n'est pas au plus capable sur notre bout de terre malheureusement. Je me demande même est-ce qu'on connaît vraiment nos véritables dirigeants? Je préfère me taire.

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