jeudi 16 avril 2020

Covid-19 : SOS à l'égard des prostituées en Haïti

Jusqu'à présent, il n'est aucune loi édictée visant à réglementer le secteur de la prostitution en Haïti. Seule l’atteinte aux « bonnes mœurs » est sanctionnée par le Législateur haïtien. Néanmoins, la notion de bonnes vies et mœurs est assez floue. Pour élucider l’expression, le Sénat de la République a voté en juin 2017, la « loi sur la réputation et le certificat de bonnes vie et mœurs » proposée par le Sénateur Jean Rénel Sénatus. La prostitution infantile ou juvénile est considérée par la loi comme une atteinte aux bonnes mœurs. Cependant la constitution reste muette sur la prostitution d’un adulte. Cette loi de la prostitution juvénile n’est même pas encore en vigueur, vu qu’elle n’a pas encore été votée par la chambre des députés ni publiée dans le journal officiel, Le Moniteur. Entre temps, quel sort pour les prostituées face à la pandémie Covid-19 ?

Le Covid-19 a des répercussions néfastes sur toutes les activités sociales entre autres. Les travailleuses de sexe se plaignent du manque de clients dans leur secteur. Cette pandémie rend leur nouvelle vie fragile et incertaine. La plupart n'arrivent plus à joindre les deux bouts car c'était grâce à leur travail de sexe nocturne qu'elles arrivaient à gagner leur pain quotidien et prendre soin de leur famille. Vu la propagation rapide de la pandémie, il faut bien certaines mesures pour la freiner au max. On compte déjà dans notre pays une quarantaine de personnes infectées et 3 cas de décès en sont relevés. Les pratiquantes de la prostitution se lamentent à cause de la baisse considérable de leurs activités en raison du couvre feu instauré le vendredi 20 Mars 2020, de 8 heures du soir jusqu'à 5 heures du matin le lendemain et les mesures de distanciation sociale ou physique de presque deux mètres imposées par les autorités en place.

La non-réglementation du phénomène prostitutionnel présente plusieurs risques comme la propagation des maladies sexuellement transmissibles (une loi devrait permettre aux prostituées de bénéficier d’une assistance médicale continue afin d’éviter la propagation des maladies sexuellement transmissibles) et les agressions sexuelles (car de nombreuses prostituées sont agressées et violées dans le cadre leur travail).

Cependant, outres ces risques, leur nouvelle vie devient incertaine et fragile à cause des répercussions négatives de la pandémie sur leur travail. Avant d'être prostituées, ces femmes courageuses font partie de la société et luttent comme toutes les autres pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. Elles ont donc besoin du soutien du gouvernement pour palier la précarité de leur vie en cette période. Le Ministère des Affaires Sociales et du Travail ainsi que celui de la Condition Féminine et aux Droits des Femmes doivent prendre en compte les revendications de ce groupe vulnérable qui s’exposait déjà aux différents risques de la société.

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